Réalisation d’un recueil de nouvelles par les groupes qui constituent
la classe. Ce projet a été choisi comme aboutissement de l’étude du récit
complexe (la nouvelle) après l’étude du fait divers.
Le fait divers
Compétences visées
— Reconnaître les traits caractéristiques du fait divers qui le
distinguent des autres écrits journalistiques.
— Analyser le fait divers d’un point de vue sémiotiques, et d’un point
de vue linguistique.
— Retrouver la ou les fonction(s) que lui assigne son auteur en
analysant les aspects énonciatifs (importance de l’événement
rapportée à l’importance qui lui est accordée dans le journal).
Techniques d’expression
— Relater un événement en s’en tenant à l’essentiel.
— Intégrer dans le récit d’un événement des témoignages sous la
forme de propos rapportés.
— Utiliser le style direct et le style indirect.- 58 -
Regroupement de textes
Note : Les élèves auront été invités à lire les trois textes chez eux, en
s’appuyant sur les questions
1- Le support
— Reconnaître l’article de journal : image du texte (en colonnes),
typographie.
— La rubrique : des appellations différentes (cf. page de garde :
tranche de vie, société, l’époque, événement)
2- Le sujet
— Dresser un tableau avec le numéro des articles et le sujet traité.
— Caractère commun : faits, événements insolites, inhabituels,
surprenants…
— Pour chaque texte, relever le caractère insolite et dire pourquoi il
l’est.
3- Enonciation
— Les articles comportent :
a) des témoignages : les retrouver pour chaque texte
b) des commentaires du journal ou du journaliste : les retrouver
dans chaque texte.
4- Dresser un tableau récapitulatif des caractéristiques
du fait divers, telles qu’elles ont été retrouvées
précédemment.
5- Explication de texte :
— des trois textes, si le temps le permet ;
— d’un des trois textes, au choix de la classe.- 59 -
Un 13 décembre, dans l’Algérois…
1- Dater les événements rapportés par rapport à un autre
13 décembre (2004).
— Retrouver les indications de date et de lieu, pour chaque article.
— Retrouver d’autres indices qui sont propres à une époque passée.
Situer cette époque dans l’histoire du pays :
a) 1er texte (le nom des clubs, le nom des villes, la localisation
d’observation d’Orléans ville dans l’Algérois)
b) 3e texte (la localisation de Chebli dans l’Algérois).
2- Le sujet traité :
— a) 1er texte (le football — une journée de championnat).
— b) 2e et 3e textes (des accidents).
3- Enonciation :
— comment faut-il interpréter les indicateurs de temps «aujourd’hui»
(1er texte) et «ce matin» (2e texte) ?
— changement énonciatif : transformer ces indicateurs de temps en
prenant comme origine du temps le 13 décembre 2004 (aujourd’hui :
le 13 décembre 1952, pour la dixième journée…, ce matin : le 13
décembre 1952, dans la matinée…).
— Quelle différence particulière distingue ces trois textes, des faits
divers précédents, (seul l’événement est rapporté, sans propos et
témoignages recueillis).
— Les titres : faire remarquer l’économie de langage (syntagmes
nominaux pour les deux premiers titres, syntagme verbal passif
pour le troisième).
• expriment l’essentiel : le fait seul, dans le 2e texte, les conséquences
dans les 1er et 3e textes.
— Justifier l’emploi du présent de l’indicatif dans le 1er texte.
Transposer au temps qui convient après la transformation de
l’indicateur de temps (cf. plus haut).- 60 -
Regroupement de textes
Un même fait : plusieurs versions
Piste de travail :
Un même fait divers peut-être rapporté de plusieurs façons par
des journaux différents : il ne s’agit pas uniquement d’une question
de rédaction ou de style propres au journaliste. Ce qui distingue les
différentes versions c’est la perception d’abord que chaque journaliste a
de l’événement, et sans doute plus l’effet qu’il veut produire sur le lecteur,
en conformité parfois avec la tendance du journal : minimiser le fait, ou
au contraire le dramatiser et stigmatiser les responsabilités.
A cet effet, le journal utilise plusieurs procédés :
— mise en page : à la une ou en dernière page, ou encore noyé dans les
pages intérieures ;
— la typographie : en gros ou en petits caractères ;
— la mise en texte : place du fait lui-même par rapport aux
commentaires (textes 1 et 3 qui commencent par un commentaire
dénonciateur « encore une fois … »
On distinguera ainsi l’article neutre qui se contente de rapporter les
faits (un 1 décembre dans l’Algérois…), et l’article qui stigmatise les
responsabilités et appelle le lecteur à témoin.
— cf. : les faits divers sont-ils nocifs, (voir plus loin).- 61 -
Les faits divers sont-ils nocifs ?
1- Un rappel de la déontologie :
— En quoi consistait la vieille consigne «élégante et civilisée» ?
La traduire dans un langage plus simple (ne pas représenter la
naissance et surtout la mort).
— Qu’est-il advenu de cette consigne ? Quelle expression imagée
le montre ? (abandonnée, «jetée aux orties» : expliquer cette
expression en cherchant «ortie» dans le dictionnaire).
2- Le point de vue de ce lecteur :
— Le présenter («Il n’est peut-être pas toujours utile de rapporter des
faits sordides et encore moins de les illustrer»).
— A quelle autorité scientifique se réfère-t-il ? (à un psychiatre, le
Dr. Cyrille Koupernik).
3- Les arguments :
— Quels sont les deux arguments avancés ? (argument financier,
argument psychologique : fin du 3e paragraphe).
4- La proposition :
— Une proposition raisonnable : laquelle ? pourquoi ? (une loi sur
la presse qui intégrerait une proposition de modération : pas la
censure, mais une incitation à la réserve).
— Argument final en faveur de la proposition ? (plus d’un suicide par
heure en France).- 62 -
Fait divers guernesiais : un fait divers romancé
Piste de travail :
On attirera l’attention sur le caractère romancé de ce fait divers, non
publié dans un journal, mais consigné dans un des nombreux carnets de
l’écrivain.
On rappellera que beaucoup de faits divers ont été le point de départ
de romans dont ils ont constitué le sujet principal (Madame Bovary de
Gustave Flaubert par exemple, les nouvelles de Rachid Mimouni qui
prennent appui sur des faits d’actualité…).
On distinguera dans ce texte la part :
a) de la relation de l’événement présenté sobrement dans le premier
paragraphe ;
b) l’annonce à la femme du pêcheur, et sa réaction à la nouvelle,
réaction «dramatisée» par l’écrivain ;
c) le récit romancé et les références littéraires auxquelles Victor Hugo
renvoie le lecteur :
— Notes :
• Scrobeuse : la femme de ménage.
• Homère : auteur de l’Iliade et de l’Odyssée (la prise de Troie et les
aventures d’Ulysse.)
• Ingomar : ou «le fils du désert, mélodrame traduit de l’auteur
allemand, F. Haler (1855)».- 63 -
La nouvelle (une forme du récit)
Compétences visées
— Retrouver la structure narrative dans un récit court (de la dimension
d’une fable) et d’un récit long (de la dimension d’une nouvelle).
— Analyser un récit en utilisant un schéma narratif simple.
— Analyser les potentialités d’un récit pour construire des suites
possibles (dans une démarche de possibles narratifs).
Techniques d’expression
— Résumer, réduire un récit à une structure de base.
— Développer un récit à partir d’une structure de base.
— Ecrire plusieurs suites possibles à un récit.- 64 -
«La ficelle», Guy de Maupassant
Guy de Maupassant est un maître dans l’art de conter. La nouvelle,
qui s’inspire souvent d’un fait divers, est un genre littéraire difficile qui
exige une extrême économie de moyens sans préjudice sur la qualité de la
narration. Le plus bénin des défauts humains — une ficelle ramassée par
un paysan normand — peut, sous la plume de Maupassant, se transformer
en drame, au gré de circonstances malencontreuses, et le personnage de
l’histoire devenir un véritable héros tragique, au sens littéral du terme.
Pistes de travail
1- Le marché de Goderville : un marché hebdomadaire en
Normandie, il ya cent ans… On montrera par des exemples bien
choisis que la principale qualité de cette description est la précision
quasi photographique du détail. On retrouvera le champ lexical de
la perception et les images qui s’en dégagent.
2- Un petit bout de ficelle : un trait de caractère du paysan normand,
économe et prévoyant : tout peut servir. Une réaction qui devient
suspecte : la honte d’être vu et le geste pour cacher quelque chose.
3- Un portefeuille perdu : l’élément perturbateur aux conséquences
dramatiques. La description de l’auberge, haute en couleurs. Un
trait d’humour : l’aristocratie de la charrue.
4- Un homme indigné : des traits de caractère qui caractérisent trois
personnages d’une scène théâtrale.
5- Le portefeuille retrouvé : un événement qui renforce la tension
au lieu de calmer la situation, un événement qui pousse au drame
et prépare le dénouement tragique : comme dans une tragédie,
l’événement se retourne contre Maître Hauchecorne.
6- Le dénouement tragique : il arrive brutalement, quelques phrases
seulement pour le décrire : une fin rapide, une «chute» qui est un
trait spécifique de la nouvelle.- 65 -
Cette nouvelle peut-être étudiée en classe sous forme de séquences
dont voici les titres et les objectifs :