Séance 2
Texte : La Main (1 ère partie), Guy de MAUPASSANT
Objectifs de la séance :
orienter
sa lecture en fonction du projet ;
anticiper
le sens d’un texte ;
repérer
les indices de temps et de lieu ;
distinguer
faits réels et phénomènes surnaturels ;
reconnaître
le narrateur et le point de vue ;
distinguer
récit cadre et récit encadré ;
élaborer
des significations ;
dégager
l’organisation d’un texte ;
s’autoévaluer
;
se
corriger.
Plan de la séance :
observation
du para texte ;
lecture
du texte et des questions ;
élaboration
des réponses ;
lecture
des corrigés et vérification des réponses ;
auto
évaluation ;
.
bilan personnel et révisions.
La Main (1 ère partie)
On faisait cercle autour de M. Bermutier, juge d’instruction qui
donnait son avis sur l’affaire mystérieuse de SaintCloud.
Depuis un
mois, cet inexplicable crime affolait Paris. Personne n’y comprenait
rien.
M. Bermutier, debout, le dos à la cheminée, parlait, assemblait
les preuves, discutait les diverses opinions, mais ne concluait pas.
Plusieurs femmes s’étaient levées pour s’approcher et
demeuraient debout, l’oeil fixé sur la bouche rasée du magistrat d’où
sortaient les paroles graves. Elles frissonnaient, vibraient, crispées par
leur peur curieuse, par l’avide et insatiable besoin d’épouvante qui
hante leur âme, les torture comme une faim.
Une d’elles, plus pâle que les autres, prononça pendant un
silence :
C’est
affreux. Cela touche au «surnaturel». On ne saura
jamais rien.
Le magistrat se tourna vers elle:
Oui,
madame, il est probable qu’on ne saura jamais rien.
Quant au mot «surnaturel» que vous venez d’employer, il n’a rien à
faire ici. Nous sommes en présence d’un crime fort habilement conçu,
fort habilement exécuté, si bien enveloppé de mystère que nous ne
pouvons le dégager des circonstances impénétrables qui l’entourent.
Mais j’ai eu, moi, autrefois, à suivre une affaire où vraiment semblait
se mêler quelque chose de fantastique. Il a fallu l’abandonner,
d’ailleurs, faute de moyens de l’éclaircir.
Plusieurs femmes prononcèrent en même temps, si vite que leurs
voix n’en firent qu’un:
Oh
! ditesnous
cela.
M. Bermutier sourit gravement, comme doit sourire un juge
d’instruction. Il reprit:
N’allez
pas croire, au moins, que j’aie pu, même un instant,
supposer en cette aventure quelque chose de surhumain. Je ne crois
qu’aux causes normales. Mais si, au lieu d’employer le mot
«surnaturel» pour exprimer ce que nous ne comprenons pas, nous
nous servions simplement du mot «inexplicable», cela vaudrait
beaucoup mieux. En tout cas, dans l’affaire que je vais vous dire, ce
sont surtout les circonstances environnantes, les circonstances
préparatoires qui m’ont ému.
Enfin, voici les faits. [....]
Guy de MAUPASSANT, La main, 1883
QUESTIONS
1. Quels sont les personnages en présence dans ce texte ?
2. Qui est le personnage principal ? Quels termes le désignent ?
3. Quel est son métier ? Quelle image ce métier donnetil
du
personnage ?
4. Le narrateur estil
un personnage de l’histoire?
Quel est son point de vue (externe, interne, omniscient) ?
5. Quelles sont les circonstances de temps et de lieu ?
6. Quel est l’événement relaté ? Quels termes désignent cet événement
?
7. Comment cette affaire estelle
qualifiée par l’une des femmes ?
8. Quelles phrases du texte annoncent un deuxième récit ?
9. Quand atil
eu lieu ?
10. Qui est le narrateur de ce deuxième récit ?
Par quel pronom personnel estil
désigné ?
Dans quel but le racontetil
?
11. Le thème de cette histoire estil
annoncé ? Peuton
le deviner ?
12. Quelle est le rôle de cette première partie dans la nouvelle ?
Guy de MAUPASSANT
Retiens
RECIT CADRE / RECIT ENCADRÉ
Dans un récit complexe, deux ou plusieurs récits
sont racontés : ces récits s’emboîtent l’un dans
l’autre de manière à avoir un récit cadre et un récit
encadré (récit dans le récit).
Le récit cadre (premier récit) apporte des
informations et donne un aspect réel à la nouvelle.
Il éveille l’intérêt du lecteur pour le récit encadré
et l’éclaire sur le thème et l’atmosphère qu’il va
découvrir : il présente les personnages et les
circonstances ainsi que le narrateur qui prendra en
charge le deuxième récit (le récit encadré.)
Le récit encadré constitue l’essentiel de la
nouvelle et se situe à l’intérieur du récit cadre. Il
peut illustrer une affirmation, apporter une
explication, émouvoir, effrayer, passionner…
Différentes expressions annoncent le récit
encadré : voici mon affaire, voici les faits, voici
comment cela s’est passé, en ce temps là…
Retiens
AUTEUR /