Histoire des contes
Illustration pour les Contes de Cantorbery de Geoffrey Chaucer
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[modifier] Histoire des textes
L'histoire des contes oraux peut être entendue de plusieurs manières différentes : il peut s'agir de l'histoire des différentes versions des contes oraux à travers les siècles. Cette histoire est rendue possible par les traces écrites que laisse la tradition orale dans la sphère littéraire, notamment à travers les premières collectes de contes à partir de la Renaissance, la littérature de colportage (en France la Bibliothèque Bleue), mais également les traces de motifs de contes oraux dans la littérature savante (les Lais de Marie de France, Gargantua de François Rabelais, etc.). Cette histoire, qu'essaye de mener notamment Catherine Velay-Vallantin, n'en est qu'à ses balbutiements, et a en général pour objet de faire l'histoire d'un conte en particulier (Barbe-Bleue, Le Petit Chaperon rouge, etc.) à travers ses multiples occurrences écrites, ses évolutions sémantiques en fonction de l'histoire générale (famines, migrations de population, évolution du costume, des mœurs, etc.).
[modifier] Histoire des collectes
Une autre manière d'aborder l'histoire des contes serait d'envisager celle de leur collecte, c'est à dire le fait de les fixer sur un support, quel qu'il soit, afin de les sauver de l'oubli ou de les étudier.
Certaines versions orales font très tôt l'objet d'une captation écrite. Soit que des auteurs aient choisi de les "réécrire", soit que des folkloristes aient opéré des retranscriptions fidèles. La plus ancienne trace écrite de récit oral connue à ce jour est l'Épopée de Gilgamesh, rédigée dans la Babylonie des XVIIIe et XVIIe siècles av. J.-C. Pour la première fois, un récit transmis oralement se voit figé sous une forme écrite, signant ainsi l'acte de naissance de la littérature. Néanmoins, l'histoire de Gilgamesh est de même que L'Iliade et L'Odyssée d'Homère une épopée, et non un conte.
Bien que des traces de la tradition orale soient décelables dans beaucoup d'oeuvres médiévales (Les Lais de Marie de France, Gargantua de François Rabelais, le Decameron de Boccace, les Contes de Cantorbéry de Geoffrey Chaucer, etc.), les premières réécritures de contes oraux apparaissent dans l'Italie de la Renaissance, avec les Nuits Facétieuses (Piacevoli notti) de Giovanni Francesco Straparola (deux volumes, 1550 et 1555).
Ensuite, c'est au tour de certains écrivains français de la fin du 17e siècle de donner leurs lettres de noblesse aux contes, en offrant une réécriture toujours précieuse, souvent moralisatrice des contes populaires. Le recueil le plus connu de cet âge d'or du conte de fées français est celui de Charles Perrault, intitulé Histoires ou Contes du Temps Passé (autrement appelé Les Contes de ma mère l'Oie), et publié en 1697. On lui doit de célèbres versions écrites de Le Petit Chaperon rouge, de La Barbe Bleue, de Cendrillon, de La Belle au bois dormant, de Le Chat botté, de Riquet à la houppe, de Le Petit Poucet et de Peau d'Âne. Mais les recueils de Madame Marie-Jeanne l'Héritier de Villandon, Madame Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, Madame Marie-Catherine d'Aulnoy et plus tard de Madame Jeanne Marie Leprince de Beaumont, populariseront d'autres contes comme Le Nain jaune, La chatte blanche ou La Belle et la Bête. Au début du 18e siècle se propage la mode littéraire du conte de fées, qui autorise Antoine Galland, entre 1704 et 1717, à traduire et publier pour la première fois en Occident les Mille et Une Nuits.
L'histoire de la collecte, et non plus seulement de la réécriture des contes, commence véritablement avec les frères Grimm, qui publient leurs Contes de l'enfance et du Foyer (Kinder- und Hausmärchen) au début du XIXe siècle (7 éditions de 1812 à 1857). Bien que Wilhelm Grimm réécrive en grande partie les contes, son souci reste constant d'une absence de travestissement du conte populaire : on voit disparaître la préciosité et la moralisation qui habillaient les contes de fées français. Par ailleurs, le personnage de la fée, fréquemment rajouté dans les réécritures françaises, disparaît presque totalement des 211 contes qui comprennent la première version écrite de Blanche-Neige, ainsi que la version du Petit Chaperon rouge où le chasseur intervient à la fin du récit. Enfin, les Grimm conservent la structure du conte populaire, et n'y ajoutent rien sinon des compléments de description destinés à étoffer et à préciser les événements du récit. Bien que ceci soit encore sujet à de nombreux débats, les contes de Grimm s'apparentent ainsi davantage à une collecte imparfaite qu'à une réécriture libre du conte oral.
Leur collecte inspire en tout cas de nombreux folkloristes du dix-neuvième siècle, qui se mettent à rassembler les histoires de la tradition orale : c'est Émile Souvestre en France, Alexandre Affanassiev en Russie, Jon Arnason en Islande, Hylten et Cavallius en Suède, etc.
Cette première vague de collecte du XIXe siècle, souvent entachée de nombreuses réécritures, laisse place au XXe siècle à des travaux plus aboutis scientifiquement. Ils sont la conséquence d'un souci anthropologique de rigueur et de fidélité dans la collecte des documents ethnographiques. En France, ceci aboutit entre autres aux travaux de Geneviève Massignon, Paul Delarue et Marie-Louise Ténèze.
[modifier] Célèbres collecteurs francophones de contes
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* Mali : Amadou Hampâté Bâ
* Sénégal : Léopold Sédar Senghor
* France
Alsace-Lorraine : Erckmann-Chatrian
Auvergne : Henri Pourrat, Marie-Aimée Méraville
Berry : George Sand
Bretagne : François-Marie Luzel, Anatole Le Braz, Émile Souvestre, Paul et Paul-Yves Sébillot, abbé François Cadic, Jean-Marie Déguignet, Yves Le Diberder, Job Jaffré, Marcel Divanach, Pierre-Jakez Hélias, Jean-Marie Le Scraigne, Mikael Madeg
Gascogne : Jean-François Bladé, Antonin Perbosc, Léopold Dardy, Félix Arnaudin (Landes)
Pays basque : Julien Vinson, Jean-François Cerquand, Jean Barbier
Guadeloupe: Benzo
Nièvre : Achille Millien
Provence : Alphonse Daudet
Sologne : Claude Seignolle